Le 14 novembre dernier, le département Culture et Institutions de la SDSA organisait une visite du Grand Conseil de Genève. Pour celle-ci, nous avons eu l’honneur d’être accueillis par le Président du Grand Conseil, Jean-Luc Forni, qui nous a amené derrière les coulisses du pouvoir législatif genevois.
Comme évoqué, M. Jean Luc Forni est le président actuel du Grand Conseil de Genève, la branche législative du gouvernement de la République et Canton de Genève. Il est en fonction depuis le mois de mai de cette année et ce jusqu’au mois d’avril prochain. C’est son dernier mandat avant sa retraite, une “belle façon de clôturer sa carrière politique”, par ses propres mots. Pharmacien de profession, il s’est originellement engagé dans des syndicats pour défendre les droits de ses collègues, avant de se lancer pour de bon dans la politique.
M. Forni a entamé la visite par un court détour dans un bâtiment historique du complexe de l’hôtel de ville : le bâtiment abritant la fameuse Salle de l’Alabama, lieu de signature de la Première Convention de Genève en 1864. À l’intérieur, nous avons pu découvrir la salle du Grand Conseil. Rénovée récemment, elle a accueilli sa première séance au mois de janvier dernier. M. Forni en a profité pour attirer notre attention sur un détail : les fauteuils présents dans la salle. “Ils sont identiques à ceux que l’on peut trouver aux Nations Unies à New York. Une série supplémentaire a été fabriquée spécialement pour le Grand Conseil”, précise t-il. “Très peu confortables, si vous voulez mon avis”, rajoute-t-il avec une touche d’humour. En haut, la salle est équipée d’une tribune, pour permettre au public de participer aux sessions du Grand Conseil. Il a également parlé de la récente rénovation de la salle: “Aujourd’hui, le Grand Conseil siège en hémicycle. Il était auparavant aménagé comme le parlement anglais, en configuration ‘face-à-face’” Il a également raconté que durant la rénovation, le Grand Conseil n’avait pas de siège fixe pendant près de 3 ans, et siégeait dans divers lieux de Genève, notamment dans le palais des Nations à plusieurs occasions.
Derrière la salle de débat se trouve la salle Nicolas Boveret. Cette dernière abrite depuis 1818 les registres du Mémorial, à savoir les procès verbaux de toutes les sessions parlementaires depuis cette date. Autre point d’intérêt de la pièce: le mécanisme de l’horloge du Grand Conseil. Récupérée au château de Pregny-Chambésy, elle date du XIXe siècle et a été fabriquée à Genève. Lors de la rénovation de la salle, le mécanisme a été nettoyé, remonté et modernisé par des apprentis de l’École d’horlogerie, qui ont investi près de 5000 heures de travail dans ce projet.
La visite s’est conclue par une discussion avec M. Forni, durant laquelle il a notamment parlé de sa carrière, de son passé en tant que pharmacien, ainsi que de ses projets pour sa prochaine retraite. Il a également évoqué ce qu’il perçoit comme la plus difficile tâche à accomplir dans son poste: “Garder le calme dans la salle”, toujours avec le sourire. Il a profité de cette occasion pour montrer que sa position connaît de nombreuses limitations. Il a rappelé qu’il n’a aucun pouvoir dans la politique de la Confédération, à l’exception de la défense des initiatives fédérales déposées par Genève à Berne. “Elles sont très rarement acceptées, au point où il me semble qu’il n’y en a que 2 qui ont été acceptées durant toute ma carrière. De manière générale, on se rend à Berne avec une délégation genevoise, on défend notre initiative, et l’on apprend par un SMS, voire par la presse, qu’elle n’est pas passée”, a-t-il précisé avant de conclure “mais bon, pour faire de la politique, il faut être motivé!”.