La thématique de la diplomatie sportive était à l’honneur à l’Université de Lausanne le 28 novembre 2022. Monsieur Pere Miró, ancien directeur général adjoint du Comité international olympique (CIO) en charge des relations avec le Mouvement olympique, a tenu une conférence sur son expérience.
L’intervenant du jour, aujourd’hui conseiller spécial du président du CIO, a abordé les multiples controverses et sujets sensibles liés à la géopolitique de diverses régions du monde ayant impacté la tenue des Jeux olympiques (JO).
L’objectif de Pere Miró, durant cette conférence, était d’expliquer les coulisses de la gestion de conflits physiques ou idéologiques entre plusieurs parties dans le cadre du mouvement olympique. Il a également mentionné les précédents événements diplomatiques survenus avant son arrivée en 1992.
L’influence de la politique sur le monde du sport international
Monsieur Miró a tout d’abord commencé par aborder les boycotts des JO de Moscou en 1980 par le bloc de l’Ouest, mené par les États-Unis, et des JO de Los Angeles en 1984 par le bloc de l’Est, conduit par l’URSS. Ces deux événements, incarnation du conflit de la Guerre froide dans la chronologie des Jeux olympiques, ont été perpétrés afin d’empêcher systématiquement les deux puissances de rayonner.
Malgré l’idée qu’un troisième boycott, qui aurait pu survenir lors des JO de Séoul en 1988 du fait des « mouvements agressifs entre les Corées deux mois avant », le pire a finalement été évité.
Avoir le sang-froid d’un diplomate et le dynamisme d’un sportif
L’orateur a ensuite pu nous démontrer toute la difficulté de la diplomatie dans le cadre d’une organisation sportive. Il a notamment cité l’exemple de la prise au pouvoir des talibans, en Afghanistan. Alors que le comité national olympique se trouvait dans leurs mains, les talibans se sont rendus à Lausanne en 1998 afin d’essayer de faire accepter leurs lois aux Jeux olympiques. Monsieur Miró leur a par conséquent expliqué en quoi les principes olympiques différaient de leur législation.
Plus récemment, dans le cadre de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le CIO a exclu les athlètes russes de participer aux compétitions internationales. Finalement, la tâche la plus ardue pour le système diplomatique olympique est de parvenir à fixer un consensus universel dans lequel aucun conflit n’existe, sans influence sur la tenue des Jeux ou dans les relations au sein du mouvement olympique. Un objectif ultime, voire utopique, malheureusement.