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Image : Pixabay

 

États-Unis

Le mandat présidentiel de Donald Trump s’achève sur l’invasion violente du Capitole par plusieurs centaines de militants pro-Trump le 6 janvier 2021, à l’issue de la manifestation convoquée et animée par le Président sortant des États-Unis. Le Président français et le Président de la Confédération suisse ainsi que la plupart des dirigeants européens ont réagi aux évènements.

Composée de partisans du président sortant, rassemblés sous la bannière « Trump est mon président », la foule qui a envahi durant quelques heures le siège du parlement américain, symbole de la démocratie américaine avec la Maison Blanche et le Monument Lincoln, a suscité de très nombreuses réactions. 

« L’Histoire se souviendra des violences aujourd’hui au Capitole, encouragées par un président qui a menti sans relâche sur l’issue d’une élection, comme d’un moment de déshonneur et de honte pour notre pays » a déclaré l’ancien président américain Barack Obama. 

Le Conseiller fédéral Guy Parmelin, au nom du Conseil fédéral, s’est dit consterné par l’invasion à Washington tout en gardant sa confiance dans la force des institutions américaines. Le Président de la Confédération a ajouté que « la démocratie américaine est un bien précieux pour notre pays et nos concitoyens parce que nous partageons ses valeurs ». 

Emmanuel Macron a affirmé dans une intervention dans la nuit du 6 au 7 janvier que « Nous ne céderons rien à la violence de quelques-uns qui veulent remettre en cause la démocratie ». Même son de cloche à Berlin par la voix du ministre fédéral des Affaires étrangères, Heiko Maas, qui considère que « Donald Trump et ses partisans devraient finalement accepter la décision des électeurs américains et cesser de piétiner la démocratie ». 

Le Premier Ministre Italien Giuseppe Conte a déclaré que « La violence est incompatible avec l’exercice des droits politiques et des libertés démocratiques. », tout en réitérant « sa confiance en la solidité et la force des institutions des États-Unis. », et le Chancelier Autrichien Sebastian Kurz s’est déclaré « Choqué par les images venant de Washington  » et a souhaité que soit réalisé « un transfert de pouvoir pacifique et ordonné ».

Même le ministère turc des Affaires étrangères a lui aussi appelé « toutes les parties aux Etats-Unis à la mesure et à la prudence ». 

Il faut toutefois noter que les chefs d’états du Brésil, du Mexique, de la Pologne, de la Hongrie et de la Russie se sont abstenus de condamner la situation, la décrivant comme une « affaire interne des États-Unis ». Du côté de Pékin, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hua Chunying, a déclaré que la Chine souhaitait « la stabilité et la sécurité des États-Unis », mais a accusé les médias et les politiciens américains de faire du « deux poids deux mesures en louant l’assaut du Conseil législatif de Hong Kong en 2019 par des manifestants mais en critiquant la prise du Capitole ».

De lourdes conséquences

Sans compter les victimes de cette manifestation (quatre manifestants morts, dont une femme tuée par balle par la police du capitole, et un policier mort des suites de coups portés, et plusieurs dizaines de blessés), quelles seront les conséquences politiques de cette déstabilisation non réussie de la démocratie américaine, qui a vacillé durant quelques heures mais a rapidement repris son assise notamment par la poursuite des débats menant à la certification des résultats de l’élection présidentielle de novembre 2020 ?

Elle jette tout d’abord une tâche indélébile sur l’administration Trump. Le fait que le Président ait invité la foule de ses partisans à se rendre au Congrès pour tenter d’empêcher le déroulement de la séance commune de la Chambre des Représentants et du Sénat affaiblit Donald Trump et pourrait le rendre coresponsable de ce qui s’est passé sur la colline du Capitole le 6 janvier 2021. 

Toutefois, le Président sortant a fait volte-face le lendemain de l’attaque du capitole, en appelant ses partisans au calme et en promettant une « transition de pouvoir ordonnée et sans accrocs », tout en promettant qu’il ne sera pas présent lors de l’inauguration de Joe Biden le 20 janvier, une première pour un président sortant en 152 ans. En revanche, cela n’a empêché ni la démission de plusieurs de ses ministres ayant pris leurs distances, ni la désactivation des comptes sur les réseaux sociaux du Président, tout d’abord jusqu’à nouvel ordre par Facebook et Instagram, et finalement de façon permanente sur Twitter vendredi. Ce bannissement à vie par le réseau social des 140 caractères est une première pour un président en exercice.

 

 

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