Semaine de la diplomatie : 24 - 28 avril 2023. Pour consulter le programme, cliquez ici : link

Image : Parlement Fédéral  

 

Diplomatie Suisse

Le 1er janvier, Guy Parmelin est entré en fonctions en tant que nouveau président de la Confédération. Mais a quoi sert un président dans un pays où l’exécutif est formé par sept « ministres » égaux? Et surtout, quel est son rôle dans la politique étrangère du pays? Eclairage.

Les Etats-Unis ne sont pas le seul pays a avoir changé de Président en janvier 2021 puisque la Suisse, comme chaque année, a vu le 1er janvier l’entrée en fonction du Président de la Confédération en la personne de l’UDC (droite conservatrice) Vaudois Guy Parmelin qui a succédé à la socialiste bernoise Simonetta Sommaruga. En outre, le PLR (droite libérale) Tessinois Ignazio Cassis a assumé la Vice-présidence.

La comparaison s’arrête toutefois là, tant les enjeux et les compétences de la plus haute fonction diffèrent radicalement entre Berne et Washington, et entre la Suisse et la plupart des pays du monde d’ailleurs.

La Suisse a pour gouvernement un exécutif collégial composé de sept conseillers fédéraux (« ministres ») qui sont égaux, et toute décision est prise en commun, si besoin par un vote. Chaque conseiller fédéral est en outre responsable de son département. Intégrant des ministres venant des principaux partis du pays, qui une fois en fonctions sont tenus de défendre la position de l’ensemble du gouvernement même si cela va à l’encontre de leur parti, ce système unique à la Suisse se retrouve aussi au niveau des cantons et des communes.

Il y a toutefois une fonction de Président de la Confédération qui tourne chaque année parmi les ministres, en fonction de leur ancienneté. « Premier parmi ses pairs », le président de la Confédération n’a aucun pouvoir au-delà des six autres conseillers et continue de diriger son département (« ministère »).

Si cette fonction est purement honorifique, et que le Président de la Confédération n’est pas a proprement parler un chef d’Etat, il est tout de même reçu en tant que tel par les dirigeants étrangers lors de visites officielles, comme par exemple lorsque Ueli Maurer, Président en 2019, fut reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, et l’année passé lors des visites de la Présidente Simonetta Sommaruga en Autriche, en Pologne et en Ukraine.

Le rôle du DFAE

Le Président de la Confédération a ainsi un rôle de représentation, même si ce n’est pas lui qui met en oeuvre la politique étrangère du pays, ce rôle revenant au Département Fédéral des Affaires Etrangères (DFAE) et aux décisions prises par l’ensemble du Conseil Fédéral.

Ce département est dirigé depuis 2017 par Ignazio Cassis, vice-président depuis le 1er janvier, et qui accèdera à la présidence de la confédération l’année prochaine. Ainsi, en 2022 le « ministre » des affaires étrangères et le président seront la même personne. Cette façon de faire était à l’origine la norme, puisque depuis la création du Conseil Fédéral en 1847, le président de la Confédération était à la tête du Département politique (nom du DFAE entre 1847 et 1887) pour une année. Ce tournus à la tête de ministère des affaires étrangères helvétique a pris fin en 1888, hormis une exception entre 1896 et 1914.

Le département fédéral des affaires étrangères est composé d’un secrétariat général, de sept divisions et d’un secrétariat d’état, qui développe les stratégies et les lignes directrices de la politique extérieure suisse et qui coordonne la politique extérieure avec les autres départements fédéraux. A la tête du Secrétariat d’état se trouve le Secrétaire d’Etat, en la personne de la diplomate de carrière Livia Leu Agosti depuis 2015.

Toutefois, malgré son importance évidente à l’heure de traiter avec l’étranger, le DFAE a souvent été considéré comme un département secondaire à Berne, à l’ombre de ceux des finances, de l’économie, de l’intérieur ou des infrastructures. Ainsi, il a souvent été l’apanage des romands ou des italophones. Détail marquant, depuis 1917 le DFAE a été dirigé seulement pendant 9 par un alémanique!

En outre, le rôle de représentation peut aussi revenir à un autre membre de l’exécutif fédéral, comme ce fut le cas lorsque le conseiller fédéral en charge de la santé Alain Berset fut invité par Emmanuel Macron a assister au défilé du 14 juillet 2020 avec les ministres de la santé autrichiens, luxembourgeois et allemands.

De son côté, Guy Parmelin a prévu d’effectuer sa première visite officielle à Vienne ce mois ci. C’est une tradition pour chaque nouveau président de la Confédération que d’effectuer leur premier voyage « présidentiel » dans la république alpine voisine.

 

 

Sources:

Swissinfo, Administration Fédérale, Le Temps

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *